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L’empyrée, 2017, tirages cyanotype sur papier et pierres préparées

"Le néant des cieux s'appelle vide, le néant des montagnes cavernes, le néant de l'homme retraite, chambre vacante de sa demeure ou de son coeur. On entre dans les Cieux-Cavernes en se courbant, en rampant, en se rapetissant.Seul qui sait devenir microscopique y trouve asile ou peut y circuler. Les magiciens taoïstes connaissaient cet art. Ils devenaient Immortels." p 69
"Il me semble savoir de source plus sûre que, si j'étais par aventure favorisé de ce privilège (ou trompé par ce leurre), l'unité une fois retrouvée et le détachement acquis, je me retrouverais la seconde d'après ni plus ni moins que les autres délivrés (que les autres fascinés) par les nuits obscures et les châteaux de l'âme, restitué la condition commune, a ma place et à mon corps passager, qui lui n'est ni durable ni pierre. Il m'en resterait toutefois un souvenir, une écharde, quelque chose d'infime qui demeure. Car ce n'est pas rien que pareil bonace dans le vacarme, dans le discours sans trêve no virgule où s'engourdissent nos jours." p92
Roger Caillois, Pierres, 1966

Cette pièce toujours en cours tient du croisement entre la photographie et la sculpture. Il s’agit de pierres trouvées lors de marches a travers les paysages d’Espagne. Celles-ci sont préparées au cyanotype et gardent simplement la trace de la lumière.
Ainsi les endroits qui ont frappés par le soleil devient bleus, bleu comme le ciel dur et haut en Espagne. Proche du ready made, il s’agit simplement de révéler le volume des pierres par l’ombre et la lumière, mettant en avant les accidents. Les volumes deviennent comme des microcosmes, des paysages miniatures.