Les aigles ont des paupières. Les lézard, les tortues, les iguanes ont des paupières. Seul le serpent n’a pas de paupières. Mais on peut s’exprimer en d’autres termes. On peu dire aussi que le serpent est habillé d’une immense paupière, car ses yeux sont recouverts par sa peau qu’il abandonne une fois l’an, lors de sa mue. A l’endroit des yeux, on peut constater alors que la peau est transparente. Le serpent n’est qu’un visage, qu’un regard.
Eléazar, ou la source et le buisson, Michel Tournier, 1996
Dans la série Exuvies, les images évoquent notre rapport au monde visible et la fragilité de nos perceptions. Ces photos nous invitent à maintenir ce rapport d’étrangeté non résolue, cette puissante tension entre la vision et son fantasme. Les paysages semblent familiers et solitaires, et tout à la fois étrangers et habités d’ombres.